samedi 26 mai 2012

1741 - Révolution de "palais" pour une réception chez les Rohan ressuscités.

Ce sont les voisins d'en face, les Rohan, avec leur somptueuse demeure, abritant aujourd'hui une partie des musées de la Ville de Strasbourg qui ont inspiré l'enseigne 1741, et le "faste" de ce nouveau restaurant strasbourgeois dont nous attendions l'ouverture depuis quelques mois par Cédric Moulot (voir notre chronique du 19 mars).

En hommage à cette prestigieuse lignée aristocratique et épiscopale voisine, hôtes d'exception, c'est Thierry Schwartz qui s'installe aux fourneaux sur le quai des Bateliers. Au piano certes, ou  peut-être à l'épinette.
Attention aux courbettes, gare aux salves, la révolution des palais démarre dans la capitale européenne.

1741 - Strasbourg - Le Salon de Cote au Rez de Chaussée @lrds

Aux sans culottes, à ceux qui "ramènent leur fraise" pour parader, on murmurera qu'on ne plaisante pas à la cour et dans les salons du nouveau restaurant "1741".
Côté cour, côté jardin, que se trame-t-il dans ces quatre espaces dédiés au confort des corps et des papilles en alerte?

1741 - Strasbourg - La "cuisine de Thierry" @lrds

Quatre salons-boudoirs, tous différents vous accueillent et l'espace dénommé "La cuisine de Thierry", plus "décontractée" dévoile et opère à vue. On y voit le chef et sa brigade: 7 en tout avec les deux pâtissiers.
Après avoir "tiré à blanc" une semaine durant pour se "roder", on vous y accueille à l'aise pour goûter cette cuisine de secret de chef étoilé. "La cuisine" de Thierry se dévoile à vue et l'on se plaît à voir se dérouler "le coup de feu" du dîner.

1741 - Strasbourg - salon du 1er étage @lrds
Visite de la maison par l'escalier central qui vous mène jusqu'au dernier salon, divinement décoré, sous les toits: trois tables dressées, espace intime, ambiance discrète et feutrée.
Au premier étage, la salle Cagliostro propose sa "bonbonnière", une alcôve revêtue de velours rose, confortable à souhait, où l'on semble attendre que les deux petites fées au service exhaussent vos vœux. Aux murs une tapisserie digne du musée du papier peint  de Rixheim: tout de rose avec figurines sur balancelles à la Watteau. Calme, luxe et volupté. Le boudoir baudelairien séduit.

1741 - Strasbourg - Alcôve Cagliostro - "la Bonbonnière" - 1er étage @lrds

Qu'à cela ne tienne, ce sera un verre de Dom Pérignon 2003, (28 Euros) ambré, parfumé et une coupe de champagne Larmandier-Bernier (16 Euros)...
En amuse bouche, la mini tarte flambée du chef, servie sur un support de pierre. Un menu spécial dégustation, "surprise du chef" selon son humeur de l'instant nous attend.

1741 - Strasbourg - La mousse de foie gras à la poudre de truffes @lrds
Le nuage de foie gras, à la poudre de truffe, moussu, tendrement acidulé, vinaigré est une belle invention. La légèreté l'emporte sur le goût et l'on fond de plaisir. Tout à côté de l'alcôve, sur le guéridon, les petits pains tout chauds exhalent la bonté divine de la pâte fraîche: pain feuilleté à la fleur de sel, le plat baguettine, le pain olive/oignon ou celui au sésame grillé et pavot accompagnent les mets avec douceur.
Mickael Wagner se révèle un passionnant et passionné sommelier dont on boit les paroles sans modération. Elu "meilleur sommelier du Luxembourg" en 2010, il propose pour la touche de vin, un premier cru Engelgarten "le Jardin des Anges" 2009 de chez Marcel Deiss, à Bergheim, très mature à la belle robe ambrée, senteurs boisées. Un assemblage "inventé" de des cépages cultivés sur une même parcelle: riesling, muscat, pinot blanc, noir et gris pour la sculpture du vin d'Altenberg élevé en foudre. Ou un Bordeaux blanc 2010, Château Fonréaud le Cygne, au goût de fut, acidulé.


1741 - Strasbourg - Mur de "verticale" de vins d'Alsace @lrds

Le sommelier jubile en présentant sa cave et ses produits qu'il connait sur le bout des papilles et vient commenter ses crus choisis par amour du métier. Le "palais" est en fête. Le décor qui l'environne n'est pas innocent: un mur de verre transparent qui abrite les bouteilles de six vignerons de sa carte: comme une partition qui décline la gamme de l'œnologie. La légèreté des beaux verres surprend: la facture fragile et gracile est celle d'un artisan et poète suisse: du verre soufflé à la bouche, cristal sans plomb, pied et calice liés.

1741 - Strasbourg - Verre de cristal soufflé à la bouche @lrds 

Pendant ce temps, autour de nous, le service féminin sous la houlette de Catherine, chuchote dans l'escalier, attentif, parfait dans sa tenue, son élocution , comme à l'église dans ce bel écrin, sanctuaire de la gastronomie. Sur la nappe blanche, les couverts argentés, sculptés, taillés et ciselés trônent royalement. La "petite cuillère" est une pièce d'orfèvrerie exceptionnelle.

1741 - Strasbourg - petite cuillère @lrds

Pour poursuivre le repas, une soupe de tomates rôties, servie dans une petite soupière de porcelaine blanche avec jolies et fines tartines aux feuilles et  fleurs de roquettes, basilic braisé, frit dans l'huile.Comme des toasts, toujours déclinés sur la tomate, épicée, Le bonheur est dans ce "jardin des délices" végétal.Petite parcelle de jardin de curé.

1741 - Strasbourg - petites pizzas @lrds
Puis, servi dans de belles assiettes dorées de chez Bernardaud, spiralées aux dorures stylées,  voici "le royal asperges", mousse acidulée, en deux strates avec pointes d' asperges croquantes citronnées et fondant de parmesan. Les tiges sont finement coupées en rondelles al dente. Le fromage onctueux, fort en bouche est un très heureux mariage avec la fraîcheur vive des asperges.

1741 - Strasbourg - Royal asperges au parmesan @lrds

Un verre de sauguettes côtes du Jura 2011, prémisses 2012 du mois de mai, domaine des miroirs Kenjiro Kagami, comme un Sauvignon sera la surprise du sommelier pour satisfaire aux fragrances et textures du mets tiède. "Pas d'étiquette pour les grands vins": ce Chardonnay du jura, ces "prémisses" sont de bonne augure, carafé, biologique, "libre" en diable, "nature" sans souffre..à la fraîcheur de pomme.

1741 - Strasbourg - Les Prémisses de Kenjiro Kagami @lrds

Puis c'est le puissant et très attendu turbot braisé avec asperges sauvages et tombée de poireaux et oignons grillés, fenouil, pesto et noisette grillées, sauce au beurre blanc. Le vin une fois de plus s'harmonise aux parfums grillés-fumés de ce plat à partager à deux. Le turbot est tranché épais, aux écailles de truffes. Un régal.

1741 - Strasbourg - Turbot aux asperges @lrds 

En dessert un sorbet fraise des bois sur un biscuit pâte sablée finement granulée comme en semoule parfumée, auréolée de barbe à papa aérienne, en nuage.

1741 - Strasbourg - Sorbet aux fraises @lrds 

En salle, les convives d'à côté reçoivent "le tout choux" sur guéridon: une cathédrale dévolue à la pâte à  chou: magistral édifice, architecture gourmande inégalée: du très grand art culinaire.

1741 - Strasbourg - Choux en folie @lrds 

Le café est de la même trempe avec mignardises macaron grany smith et meringue tête de nègre italienne au chocolat noir.

1741 - Strasbourg - Mignardises @lrds 

Les Rohan peuvent être aux anges: la tradition est reine et ici digne d'un artiste, chef cuisinier, jeune, inventif qui ose le tout pour le tout.
1741: la révolution de palais à bien lieu.

Bon Appétit

Le Resto du Samedi


1741
Restaurant boudoir
22 Quai des Bateliers
67000 STRASBOURG
03 88 35 50 50
www.1741.fr
boudoir@1741.fr

mercredi 23 mai 2012

Pains Westermann: La boulangerie de Strasbourg, "Orfèvre" en la matière

"Un fournil, c'est comme une bonne poêle, ça se culotte". Jean Westermann, du célèbre bistrot "Secrets de table", avoue un mois après l'ouverture de la boulangerie familiale située rue des Orfèvres, que le rodage est nécessaire au nouveau fournil installé dans la cave de la boutique.

Pains Westermann - Strasbourg @lrds

Un fournil tout neuf, pas celui du restaurant Buerehiesel qui a servi de laboratoire-testeur pour imaginer les 25 sortes de pains différents qui trônent, alignés en fond de boutique, derrière la vitrine des viennoiseries, pâtisseries boulangères et petits pâtés à la viande, tourtes, quiches....

Le pain, c'est un atavisme familial depuis 20 ans que Jean et Eric le façonnent dans leurs restaurants respectifs. Il était temps à présent d'ouvrir une vraie boulangerie, comme celle du grand-père à Wissembourg dans les années 1960/1970.... Des souvenirs d'enfance à raviver pour le plaisir du client.
Ceux du quartier du Carré d'Or, de 7h30 à 19h30, pour satisfaire à toutes les envies, respectant les us et coutumes du secteur.
"On fabriquait le pain pour nos restaurants, alors pourquoi ne pas en vendre et cultiver ainsi notre amour du bon pain, du produit?" renchérit Eric. La qualité du pain, à table avec les mets, en tartine et sandwich et à présent en boulangerie, cela fait sens à présent. "Le produit, c'est le nerf de la guerre". L'amour du produit préside à ce beau projet qui vient de voir le jour: les meilleurs ingrédients, à savoir la farine du minotier Becker-Burggraf de Dossenheim sur Zinsel, le beurre du voisin fromager affineur Lohro, la viande pour les pâtés venue d'un abatteur de l'Ain, le chocolat Valrhona pour les petits pains et tartes au chocolat, "Le grand Noyer" fournisseur de l'Ain pour les fruits secs... Sans oublier les gousses de Vanille Bourbon de Madagascar "pour réactiver le vrai goût de la vanille, pas celui de l'extrait auquel on s'est peu à peu habitué malgré nous. Cette vanille surprend le client dont les papilles ont été trop longtemps maltraitées, dans  les éclairs ou les millefeuilles".
On bouscule donc ici les habitudes, on présente les tartes entières, généreuses. "Pas de secrets" sur les produits ni les recettes pour cette équipe si bien rodée, formée au Buerehiesel: "De là naît la constance de qualité, ce sont les ingrédients de la réussite, comme cette hyper-compétence en stratégie d'entreprise qui vient d'une longue expérience" nous conte Olivier Klein, monté dans le navire avec les frères Westermann et Anne, la femme de Jean. C'est elle qui commande et décide in fine après les diverses consultations collégiales. Avec son beau tablier design très seyant, elle veille et impulse la dynamique de la boulangerie et de cette fine équipe de huit salariés. Elle arbitre et tout le monde y gagne en plaisir. Même les 3800 écoliers du quartier, le village du Carré d'Or sont  invités à découvrir la formule "goûter de 4 heures": une tranche de bon pain avec une vraie barre de chocolat noir et une bouteille d'eau pour 1,50 Euros.
Côté déco, c'est à un architecte du quartier, Marc Henkel que le concept d'une boutique spacieuse pour le client et le service a été confié: Ambiance factory du milieu du XXème siècle, pour rappeler le métier, les choses bien faites. Il y a de l'intemporel dans la boulange: un métier de toujours qui dit bien que cette boulangerie neuve a déjà une histoire. Celle de la tradition, de la convivialité des métiers de bouche et de l'artisanat. Pour preuve cette belle tourte de seigle qui trône en entier ou à trancher devant le client.
"Le pain a une rémanence dans la dégustation, un goût prononcé en bouche, la cuisson, pas trop exagérée donne du parfum, du mordant et du plaisir" remarque Olivier Klein, amphitryon de la maison.nEt manager de surcroît car "la multiplication des pains Westermann" est prévue en filiale dans d'autres villes. De quoi enchanter d'autres contrées avec le pain complet, aux noix, avec le pavé des Vosges du Nord (malt, orge, seigle torréfiés), le pain auvergnat, "l'Orfèvre", cette jolie marguerite à neuf pétales aux graines variées à rompre durant le repas: Un joli rituel quasi biblique...
On parlera du "WLP", ce sandwich Westermann/Lorho/Porcus pour son pain, son beurre et son jambon d'excellence.
Et pour finir un mot sur le rapport qualité/prix de ces fondamentaux de la vie de tous les jours: la baguette "Bubu" - du Buerehiesel - à 1,10 Euro, la "Tradition" à 1 Euro, les viennoiseries à moins d'un Euro et les pâtisseries entre 2,50 et 3 Euros. Au quotidien, on se l'offre sans compter. C'est le credo de la maison du bonheur.
Goûtez au millefeuille, à la tarte à la rhubarbe meringuée, à celle au citron, aux éclairs.... A se damner. Succombez à la tentation et ne nous délivrer pas du pain quotidien surtout.
Que l'esprit de corporation, du métier, du bon, du meilleur fasse émulation et stimulation, car "on ne copie pas le pain des autres leaders et référents du secteur, on fait plaisir par un travail éclairé et pertinent qui atteste de toutes ces années engrangées de compétences tissées"...

Bon appétit

Le Resto du Samedi


Pains Westermann
Boulangerie Salée et Sucrée
1 rue des Orfèvres
67000 STRASBOURG
pains@westermann.fr
www.westermann.fr


samedi 19 mai 2012

Le Panorama: un beau "point de vue" culinaire qui "vaut le détour" à Hohrodberg

L'hôtel domine la vallée de Munster avec fierté et offre la possibilité d'un séjour ravigotant au cœur des Vosges, tout près du col du Linge.

Panomara - Hohrodberg  avec vue @lrds
Beau "panorama" donc à partir de la belle et vaste salle de restaurant "panoramique" qui dévoile la vue sur la vallée et garantit le spectacle d'un beau coucher de soleil tout en dégustant déjà les amuse-bouche: presskopf dense et parfumé sauce gribiche en attendant la suite: pour l'entrée du menu idéal à 29 Euros, le gigot d'agneau fumé maison, papillon de foie gras.

Gigot d'agneau fumé, papillon de foie Gras -Panorama Hohrodberg @lrds

L'idée fort originale des tranches fraîches d'agneau, coupées comme en carpaccio est franchement bien assumée et le tout est amusant à déguster avec un verre de pinot blanc "mise de printemps" (2,80 Euros)  qui révèle son gout fleuri d'aspérule.

Steak de veau aux girolles - Panorama Hohrodberg @lrds

Puis c'est au tour du steak de veau aux girolles, coupées fines, accompagné d'un côte du Rhône bien seyant. Tendre, accompagné de brocolis , frites et tomates cerises.

Cabillaud sur tombée de poireaux - Panorama Hohrodberg @lrds
Le poisson lui, à la carte, un cabillaud, un peu trop gros tranché à la tombée de poireaux, veloutée, savoureuse, est de bonne tenue. On regrette que les légumes autour soient encore tomates et brocolis. La sauce riesling est légère, aérienne et battue en mousse, parfumée de fragrances minérales s'alliant parfaitement à la saveur du poisson de mer. Un verre de Gewurztraminer (4 euros) confère au tout un relevé acidulé sucré fort au palais.

Les autres mets à la carte, vaste choix de viandes au brasero, poisson, saumon, Saint-Jacques attestent d'une cuisine simple, familiale sans grande inventivité, mais de bonne tenue. Le patron de l'établissement familial, Alain Finkbeiner circule en salle et veille au bien-être de tous: pensionnaires en majorité venus en altitude déguster les mets locaux concoctés par Arnaud Marschall.
L'incontournable plateau de fromages circule, bien affinés, avec munster oblige pour la tradition. Fromage à déguster aussi à la carte, au miel d'acacia avec un verre de gewurtztraminer vendanges tardives. La fourme d'Ambert au sirop d'érable fait sa star, fort originale pour la région. De beaux souvenirs pour le patron ayant fait un séjour chez Troisgros à Roanne.

Gratin fraises-rhubarbe - Panorama Hohrodberg @lrds

Les desserts concoctés par le pâtissier maison, le jeune Richard, sont de jolies aventures: goûtez le gratin de fraises et de rhubarbe au sabayon de muscat, mousseux, sucré à point avec son sorbet maison à la fraise, ainsi que la crème brûlée ou les glaces vanille au pavot et pistache, turbinées de l'instant. Bien dressés sur assiette composée, les desserts sont de belle facture, le risque des alliances bien assumé: voir le mille-feuille de fraise, chiboust banane- vanille, ou le croquant aux amandes.
Le décor invite à la rêverie, les tables coquettes avec leur "chemin de table" coloré orangé, donnent un ton agréable et chaleureux. En salle le service discret, à l'avenant se retrouve le lendemain au petit déjeuner buffet garni, généreux en brioche, kougelhof, jus de fruits locaux et fromages du cru: une aubaine pour 13 Euros.
La nuit dans une chambre douillette, avec vue sur la vallée et fresques de Rémy Mahler pour chacune d'entre elles est aussi un accès au petit paradis que se révèle être "Le Panorama".
Le séjour vaut le déplacement et les balades alentours ravigotent les gambettes alertes, dynamisées par le calme et la sérénité environnants.


Bon appétit et bon séjour

Le Resto du Samedi

Le Panorama
3 route du Linge
68140 Hohrod
03 89 77 36 53
www.hotel-panorama-alsace.com
info@hotel-panorama-alsace.com

vendredi 18 mai 2012

Mangez-vous anglais ? Sooo British à Strasbourg ?

Eh bien... Vous êtes chanceux! Pendant une semaine, du 21 au 27 mai, une trentaine de restaurants strasbourgeois hissent le drapeau british dans la cadre de la présidence présidence semestrielle du Conseil de l’Europe par le Royaume-Uni.

Et c'est à l'occasion d'une série de manifestations, intitulées "Strasbourg Sooo British", dont celle-ci, culinaire, qui revisite la cuisine aux couleurs britanniques.
A cette occasion, le célèbre chef et critique anglais Rowley Leigh - créateur du Kensington Place et du Café Anglais à Londres - propose ses recettes.

Au menu, vous pourrez trouver une soupe de Haddock « Cullen skink », des huitres pochées aux crevettes grises et concombre, du chou frisé de mer à la sauce hollandaise aux oranges sanguines ou encore des coquilles Saint-Jacques grillées avec une purée de petits pois, le tout agrémenté d’une vinaigrette à la menthe.
Sur la carte des desserts figurent notamment le traditionnel  ‘Crumble’ aux pommes assorti d’une crème anglaise, un pain perdu au Panettone, des gâteaux de Eccles et une mousse à la rhubarbe

Parmi les restaurants participants, certains dont nous avons déjà parlé* et d'autres dont nous parlerons bientôt, avec entre autres:

MAISON KAMMERZELL, 16 place de la Cathédrale
CHEZ YVONNE, 10 rue du Sanglier
CHEZ MICHEL, 8 rue Kageneck
AU CROCODILE, 10 rue de l’Outre
LE DOME, 5 rue Mercière
LE DIX, 10 place de la Gare
LA TABLE DE LOUISE, 7 rue Vieux Marché aux Poissons
LE PFIFFERBRIADER, 9 place Marché aux Cochons de Lait
LE BISTROT DES COPAINS, 12 Quai Finkwiller
LE LOHKHAS, 25 rue du Bain aux Plantes
LE GRUBER, 11 rue du Maroquin
AUX ARMES DE STRASBOURG, 9 place Gutenberg
L’AUBERGE DU RIED, 2 place Hôtel de Ville, ERSTEIN
LA VIGNETTE, 29 rue Mélanie
A LA VILLE DE BALE, 24 rue d’Austerlitz
LE PIED DE MAMMOUTH, 4 rue Sellenick
LE BISTROT DU BOULANGER, 42 rue de Zurich
LE PONT DES VOSGES, 15 quai Koch
LE ROUGET DE L’ISLE, 24 avenue de la Marseillaise
LE MICHEL, 20 avenue de la Marseillaise
MAISON DES TANNEURS, rue Bain aux Plantes
L’ARTICHO, 18 rue du Fossé des Tanneurs
BISTRO BŒUF FRAMBOISE, 5 rue du Jeu des Enfants
LA CORDE A LINGE, 2 place Benjamin Zix

* un click sur les les restaurants surlignés renvoie sur les pages où nous en avons parlé.

Have a nice meal

Le resto du samedi

samedi 12 mai 2012

Verte Vallée: Qu'elle est "verte" ma vallée de Munster

L'hôtel-restaurant, au premier abord dans cette petite bourgade de Munster fait plutôt curieuse impression: immense parking, architecture banale, plutôt style habitat collectif ou usine à dormir.

Mais l'on ne s'arrêtera pas à la façade un peu surprenante... Franchi le seuil, un personnel accueillant et sympathique, pléthorique vous guide dans le dédale des salles... Enfin, on parvient à une petite enclave, où, finalement il fera bon être un peu en marge de l'ambiance spa and co, fitness et bien-être à la mode avec une vue bucolique sur la verdure.
Philippe Wolff a récemment repris les rênes de l'établissement et le nouveau chef, Sébastien Aliprandi fait recette.
Petits amuse-bouche: acra de poisson et mousse de saumon en brochette, puis fromage blanc battu au bleu et à l'ail, filet de saumon cru, un peu trop salé. Un joli aperçu pour mettre en appétit.

Presskopf Homard et Veau - La Verte Vallée - Munster @lrds

Le menu "Plaisir" choisi à 4 plats pour 36 Euros démarre avec le homard et tête de veau: invention judicieuse en presskopf sur ardoise avec dés de sauce mayonnaise au wazabi, assortiment de salades variées. La choucroute confite au miel en écheveau qui accompagne ce met fort original est sublime.
Avec un verre de blanc du Languedoc, Costières de Nîmes, galets dorés de Mourgues de Grès 2010 - 5 Euros.

Canard en deux façons -  La Verte Vallée - Munster @lrds

Pour suite, le canard en deux façons: la poitrine rôtie, magret tranché gros et la cuisse confite en caillette, sorte de crépinette, gigolette de confit embeurrée de choux vert à la pancetta, carottes au cumin: un régal à déguster avec un pinot noir "Rouge de Turckheim" 2008 à 5, 50 Euros. Un bon mariage avec cette viande à point, cuite croustillante sur les bords, peut-être un point trop sèche.

Sandre et asperges - La Verte Vallée - Munster @lrds 
Le poisson: du sandre cuit sur peau en croute de sésame avec fagotin d'asperges en bouquet lié par une belle tranche de lard, sauce moutarde à l'ancienne, à se damner. Seules les "kaesknepfle" sont roboratives, pas assez cuites et compactes, malgré l'aspect doré de la quenelle. Le pinot gris de chez Maurice Schoech à Ammerschwhir fait le reste des parfums onctueux et riches en saveurs d'antan. La lotte en tournedos, le barbue de ligne sont encore de beaux produits à la carte. Les petits pains frais circulent, le sommelier Romain Iltis parvient à s'occuper de tout ce monde avec grâce et agilité et est de fort bon conseil. Les chefs de rang, nombreux et attentionnés tout de noir vêtus font passer un agréable moment.

Le charriot de fromages est un petit temple de la gourmandise locale et hors terroir: à noter un Bleu des causses divin et une farandole de fromages du cru dont le munster au gewurtz et  le barrigkass, idéal.

Fort et Noir - La Verte Vallée - Munster @lrds 
Côté dessert, le "Fort et Noir" est une belle invention et un jeu de mot savoureux: glace vanille et mousse chocolat, en sorte de mille-feuille avec sauce chocolat très noir et fondant aux framboises.
Les glaces maison, chocolat avec coulis minute sont un délice et un raffinement de texture et goût riche et fort en cacao. Le Saint Honoré aux trois chocolats fait aussi recette.

La maison vaut sa renommée et l'on prend un bon café pour clore la soirée en quittant l'établissement archi complet où se presse une clientèle nombreuse pour assurer un séjour calme et détendu.
Qu'elle est fréquentée, ma verte vallée.

Bon Appétit.

Le Resto du Samedi.

Verte Vallée
10 rue A. Hartmann
BP 31
68140 Munster
03 89 77 15 15
www.vertevallee.com
contact@vertevallee.fr

samedi 5 mai 2012

La Table de Louise: on y prend pension

Il était une fois, comme jadis et naguère, une table d'hôte où trône un portrait: celui de Louise: énigmatique personnage d'une grande famille de gourmets qui veille au grain.

La Table de Louise @lrds

Franchi le seuil de cette belle demeure strasbourgeoise, lever de rideau alsacien pour une scène très théâtralisée de gastronomie locale revisitée par les soins de l'esprit Bohrer, "le grand patron de la cuisine" en Alsace. Le décor, grenat, les chaises rouges, confortables, les tables bien mises et alignées, créent une convivialité sympathique. Le design dominante bordeaux avec ses murs aubergine est chaleureux et très "tendance" cosy. Quel plaisir de s'asseoir à "la table de Louise": bonne chère, bonne ambiance, mets variés et généreusement servis. Cette cuisine "affective", inventive et sensible donne envie d'y avoir son rond de serviette.

Amuse-Bouche - La Table de Louise @lrds

En amuse bouche, un gaspacho d'artichaut au foie gras atteste déjà des parfums et saveurs métissés de bons produits de saison.

Escalape de Foie Gras - La Table de Louise @lrds

En entrée, parmi un choix sérieux dit "le panier de Louise"qui donne le vertige, les escalopes tranchées de foie gras de canard poêlées, avec persil plat et vinaigrette de  groseille, en streussel de chapelure craquante sont tendres, fondantes en bouche (16,50 Euros). Le pinot gris 2010 de chez Bohrer (4,90 Euros) enjolive les fragrances acidulées du mets traditionnel, revu et corrigé façon "Louise". On remarque les saveurs accompagnant les entrées: aigre-doux de rhubarbe, radis rose et caramel de cidre, chutney de rhubarbe: que du bon, du frais, du vif.

Bouchée à la Reine - La Table de Louise @lrds

La bouchée à la reine gourmande comme chez grand-mère, avec écrevisses, sauce crémeuse, champignons frais et croûte craquante, est une réussite. Les nouilles à la chapelure grillée en nœuds coulants style écheveaux sont moelleuses, le poulet, fondant et parfumé au jus coraillé aux écrevisses (18,50 Euros). Un verre de gewurztraminer de chez Philippe Bohrer 2010 ( 5,50 Euros) accompagne fort bien cette pièce maîtresse au chapitre des plats traditionnels rubrique "au coin du fourneau" de la maison.

Rognon de Veau entier - La Table de Louise @lrds

A la carte, chapitre "terre-mer-basse-cour-le rognon entier de veau fait rêver de produits toujours frais et sélectionnés du marché par les soins d'un chef assuré. (16,50 euros). Quelle allure rebondie dans l'assiette. Il est confit dans son jus, aux échalotes, ivres de pinot noir, "pflutas en persillade". Le verre de Médoc, bien rouge profond ravive le tout. Tout ceci, mené tambour battant dans une ambiance brasserie très classe, à la fois feutrée et tapageuse. On voit circuler les belles cocottes Staub en salle qui exhalent des parfums de rôtis ancestraux, de pommes sautées à l'ancienne.

Café Gourmand - La Table de Louise @lrds

Et la brigade suit... Le service est adorable et in fine le café gourmand côté "Douceurs de Louise"s'avale tout seul  - avec ses perles d'orient: le tapioca revisité pour l'occasion dans une verrine avec crème à la pistache - 6, 90 Euros.
La glace yaourt avec belle sauce chocolat vaut le détour. En sus ce soir-là un petit gâteau d'anniversaire offert par la maison; fondant au chocolat moelleux: :une attention rare à pointer du bout des doigts de fée de Louise.
Bravo aux trois "Louise", car le don d'ubiquité, et plus, est de mise: entre Colmar, Habsheim ou Strasbourg, la Belle Louise veille sur son empire, l'œil malin, comme la Joconde de Léonard, l'air de rien. Pas de fausse note au piano, ni à la batterie.
"Elouisez-moi". En ces temps d'hésitation, pas de doute, votez juste, pas à côté.

La Table de Louise
7 rue du Vieux Marché aux poissons
67000 Strasbourg
03 88 75 52 08
www.la-table-de-louise.fr
strasbourg@la-table-de-louise.fr

1741 - Fin du secret: Ouverture lundi avec Thierry Schwartz

La curiosité nous aura titillé quelques temps et le Buzz aura duré presque 2 mois: depuis le 19 mars, voir ici.

Et voila, c'est officiel, le 1741 qui n'est pas la date d'une bataille mais le nom du restaurant que Cédric Moulot,  patron du Tire-Bouchon et du restaurant à hamburger 233 East Street, ouvre enfin sur le quai des Pêcheurs.

Il l'annonce aujourd'hui dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, en révélant que c'est un hommage au Palais des Rohans, puisque c'est la date d'achèvement de la construction de ce Palais Episcopal devenu Mussée de nos jours.

Une autre surprise est le nom du Chef qu'il met aux commandes, puisqu'il s'agit de Thierry Schwartz, chef étoilé du Bistrot des Saveurs d'Obernai.

Nous attendons avec impatience de pouvoir goûter sa cuisine et espérons que vous partagez cette attente..

Bon Appétit

Le Resto du Samedi

mardi 1 mai 2012

Les restos préférés d'avril: La Plume dépasse le Coq et la question de l'Etoile est posée.


Le mois d'avril a amené quelques surprises et de chamboulements dans ce palmarès, comme nous le pressentions déjà un peu il y a un mois, lors du palmarès de mars.

En effet, le Coq Rico, qui caracole toujours en tête du classement général avec plus de mille deux cents visites à ce jour, a cédé la première place du mois, pour la première fois depuis le 24 janvier.
Nous pouvons considérer cette évènement comme un "passage de relais", en l’occurrence vers un autre restaurant qui met la poule à l'honneur, c'est la Cantine à Plumes, dont nous avions testé le demi poulet rôti pour un plat du jour.
Autre surprise dans ce palmarès, la présence d'une part d'un restaurant qui n'a pas encore ouvert, sur la simple annonce de son ouverture: le 1741 - nous sommes curieux, et impatients, comme nos lecteurs, de découvrir la cuisine qui va y être servie.
D'autre part, en sixième position mensuelle, nous trouvons, non pas un restaurant, mais une boulangerie, celle des frères Westermann, dont nous avons parlé lors de son ouverture le 12 avril. Elle a "coiffé" sur le poteau le restaurant d'Eric Westermann, le Burehiesel, fabuleuse surprise, chroniquée le 7 avril, à qui nous souhaitons plein succès.
Ce restaurant étoilé, nous le conseillons très fortement, largement avant le deux étoiles de Colmar, le Rendez-vous de Chasse, dont nous avons parlé ce samedi, tout en étant ouvert à vos remarques ou vos recommandations.
Au rang des étoilés, nous vous conseillons, bien sûr le 3 "macarons" d'Alsace, l'Auberge de l'Ill, commentée le 22 octobre, et les quelques étoilés que nous vous invitons à découvrir au fil de ces chroniques, dans le Bas-Rhin ou le Haut-Rhin.

Mais voici les classement:

Pour avril:

3. L'Etoile des Neige, à la Krutenau: http://lerestodusamedi.blogspot.fr/2012/03/le-plat-du-jour-letoile-des-neiges.html
4. La surprise du 1741, où vous ne pouvez pas encore vous installer, mais où le patron vous offrira l'apéro: http://lerestodusamedi.blogspot.fr/2012/03/1741-saffiche.html


Au classement général, les nouveaux venus continuent de très bien progresser, cependant, le Gourmet à Marmoutier se tient très bien, puisqu'il garde une troisième position au classement général sur l'ensemble de nos chroniques - depuis le 10 septembre 2011:

1. Le Coq Rico à Paris, vainqueur toutes catégories.
2. La Cantine à Plumes à Strasbourg, qui a la meilleure progression du mois.
3. Le Gourmet à Marmoutier - toujours présent.
4.  L'Etoile des Neige, bon quatrième.
5. Le Bazar de Stef, toujours bien placé.
6. Le 1741, qui atise bien la curiosité de nos lecteurs .
7. Le Strass' à Strasbourg, qui reste encore présent dans notre classement.


Pour conclure, nous vous invitons à rendre visite aux restaurants dont nous avons parlé et à nous faire partager vos avis et vos découvertes.

En attendant, nous vous souhaitons de beaux plaisirs culinaires.

Bon Appétit.

Le Resto du Samedi.